Sabine Blanc-de Carpentier
Perceptuelle beauté, danser c’est créer, composer, décomposer, jouer, se réjouir de nouveaux accords, décaler et recommencer, sur la partition infinie des possibles. La danse c’est se mettre en mouvement quel que soit notre état d’être et de corps, nous lever au matin, désengorger les masses, consentir à la gravité notre alliée, la vaincre au point pivot et nous aventurer dans l’espace, aimer, de formes en formes, d’onde en onde, faire sonner sa présence, s’accorder aux autres et exister singulièrement. C’est écouter et s’ouvrir à l’inattendu au-devant de soi.
Qui que tu sois, la danse lovée en toi comme un trésor t’invite à te propulser au diapason, car tout, danse.
Je conclue mes études en arts-plastiques à l’Université de Strasbourg par une maîtrise sur le collage comme processus de création chorégraphique. Pour ce faire, je rassemble en 1988 une équipe qui deviendra la Cie Adèle Danse. Avec mes partenaires, je chorégraphie des fragments dansés, jouant avec l’hétérogène et le choc des contrastes, puis explore en contrepoint l’unité organique du corps et la fluidité du mouvement en relation avec son milieu. La Cie produit de nombreuses pièces associant la danse aux arts-plastiques, à l’environnement et à la poésie. Je danse également sous la direction de Mark Tompkins, Bert van Gorp et Louis Ziegler, tout en continuant ma formation en danse contemporaine en Europe, aux USA et en Indonésie. Ma rencontre avec Suprapto Suryodarmo à Java en 1995 marque un tournant décisif. Mon itinéraire se poursuit depuis 2005 avec Bénédicte Pavelak (Paris) avec qui j’explore le Chant du Corps-Danse de la voix. Présence, écoute et créativité sont au cœur de sa pratique.
J’enseigne à temps non complet la danse contemporaine au Centre Chorégraphique de Strasbourg depuis 2009. Au sein de l’école j’ai mené, et codirigé avec Sylvain Boruel, divers projets de Danse in Situ (2019-2014), Danse et Science – Quark dance (2017-2016), Danse en relation avec les arts-plastiques et visuels (2016-2014) dont les chorégraphies dansées au musée à partir d’œuvres exposées au MAMCS : Quick, de Richard Deacon (2016) et Comme un jeu d’enfant – travaux in situ, de Daniel Buren (2014).
Je suis par ailleurs art-thérapeute certifiée en 2012 par l’INECAT (Paris) et exerce en libéral. Au cours des dernières années, je réalise des médiations pour le public du musée de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg afin de rencontrer les œuvres à partir d’une expérience corporelle et sensorielle. Aujourd’hui, je réengage en tant qu’artiste mes processus de création, ouverte à l’entrelacement d’une pluralité de registres (dessin, écriture, voix, danse).
